Entre le jeu note à note et les délires scéniques des membres de ZBMF, la joie des interprètes est communicative, c’est un hommage vivant, respectueux et irrévérencieux à la fois. En résumé : « La musique est savante et exigeante, mais c’est un pied terrible de la jouer et de la partager avec le public. » Manu Eveno – Tryo
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De prime abord, l’idée d’un tribute band peut sembler curieuse… Mister Frank vous aurait du reste certainement sorti quelque chose du genre : « Rejouer à l’identique les Beatles, Pink Floyd ou Kiss, c’est un peu comme un peintre qui proposerait une copie de Guernica, un architecte qui se lancerait dans une réplique du Taj Mahal, un écrivain qui voudrait publier « Guerre et Paix » sous son nom simplement parce qu’il l’a réécrit de sa main blanche…
C’est même plus qu’une curiosité, un tribute band semble une aberration... Vous me direz, tant que les musiciens ne s’attaquent pas à Zappa, tout va bien. Parce que là, la face nord de l’Everest, à côté, c’est une balade sur les dunes du Pilat. Sans compter que, comparé à tout autre musicien ou artiste, l’homme a su se forger un public d’une rare qualité. Vingt-trois ans après sa disparition, il reste vénéré comme nul autre, ayant, tel un Einstein de la musique, réussi à résoudre la difficile équation entre musique complexe et public nombreux et ouvert. Et qui mieux que lui a su marier le summum de l’exigence musicale et générosité ? Mais, après mûre réflexion, l’intéressé se serait lui-même souvenu que des hommages, il n’a pas manqué d’en rendre, notamment envers son "idole de jeunesse", Edgard Varèse.
Avec ZBMF, nous sommes bien au-delà du tribute band, ce serait plus un chant ou même un cri d’amour envers l’une des figures les plus marquantes de l’histoire de la musique. Et point de clonage et de mise en scène douteuse ici. Juste du respect et de la rigueur. Une immense rigueur. C’est bien ce que l’on pourrait reprocher aux clones des Pink Floyd ou des Beatles... Aussi louables que soient leurs efforts, ils laissent le sentiment d’avoir passé plus de temps sur les costumes et les effets que sur la musique. Alors, ce ZBMF, on le recommandera certes au zappaphile le plus pointilleux, mais aussi, et surtout, à celui qui avait vaguement entendu parler de Zappa (comme lui avec Varèse avant de dénicher un premier vinyle au prix d’une longue et difficile recherche), et qui serait mû par un désir sincère d’approfondir le sujet. Tant qu’à faire, on pourra même avancer que même un quidam qui serait entré dans un concert de ZBMF par hasard, ou même par erreur, ne manquera pas d’être touché par la grâce.
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